Une étude consacrée à l’économie verte régionale, un secteur déterminant pour l’avenir du Centre-Val de Loire
Préservation des espaces naturels, valorisation des déchets, construction de bâtiments à haute qualité énergétique, mobilité bas carbone… la défense de l’environnement est un enjeu majeur et transverse qui touche l’ensemble des secteurs d’activité et implique tous les acteurs publics. Sujet au coeur de l’actualité aux impacts nombreux et cruciaux, DEV’UP Centre-Val de Loire et la DREETS Centre-Val de Loire viennent de réaliser en partenariat l’étude « L’économie verte en Centre-Val de Loire » qui dresse un état des lieux précis de ce secteur d’activité en région.
L’économie verte en Centre-Val de Loire
Quelles sont les caractéristiques de l’économie verte en Centre-Val de Loire ? Quelles entreprises exercent dans ce secteur et quelles sont les spécificités du marché de l’emploi ? Quels sont les acteurs et les dispositifs régionaux pour accompagner la transition écologique et énergétique ? << Retrouvez tous les éléments de réponse dans cette étude, également consultable depuis la rubrique en ligne Médiathèque / Publications / Études-Bilans.
L’Economie verte, une dynamique régionale engagée
Tous les secteurs d’activité sont affectés par les changements climatiques. Cependant en région, l’agriculture, la sylviculture, la biodiversité et la santé sont les secteurs identifiés comme les plus vulnérables. Favoriser la création d’entreprises innovantes dans les domaines de l’adaptation au changement climatique, de l’énergie et des filières vertes structurantes en région Centre-Val de Loire fait donc partie des orientations retenues. Par ailleurs, pour répondre aux enjeux de la transition écologique régionale, différents projets et initiatives sont engagés en faveur :
- du traitement et de la valorisation des déchets (nombreuses plateformes de service dédiées, 457 installations de tri, transit et regroupement des déchets en région),
- de la mobilité bas-carbone (covoiturage, véloroutes, plans de déplacements urbains, développement des agro-carburants),
- de la rénovation énergétique des batiments (aides pour l’amélioration de l’habitat, choix des matériaux) et
- des énergies renouvelables. Grande région productrice d’énergie, principalement d’électricité nucléaire, la région est en effet très présente dans le secteur des énergies renouvelables, biomasse, éolien, photovoltaïque entre autres. Le secteur de l’eau est également bien représenté en région, employant 19 % des salariés. L’activité « air » est un domaine plus marginal pour les entreprises « environnement » de la région.
Une dynamique partagée par tout un territoire, à l’instar de ses entreprises de plus en plus nombreuse à adopter des stratégies RSE (responsabilité sociale et environnementale).
>> Le saviez vous ?
Le Centre-Val de Loire,3e région métropolitaine en nombre de déchetteries par habitant
Méthanisation en région : 37 installations en 2020 et 84 sites en projet en 2019, contre 41 en 2018
39 % des logements sont énergivores en Centre-Val de Loire, contre une moyenne nationale de 31 %
Le Centre-Val de Loire,4e région française productrice d’énergie éolienne (342 éoliennes raccordées)
Panorama de la filière régionale
En Centre-Val de Loire, la filière économie verte compte 515 établissements et 6 913 personnes exerçant une profession verte* et 141 562 une profession verdissante*. Parmi ces établissements, 409 composent un ensemble d’activités « coeur » de l’environnement – regroupant le recyclage, la gestion des déchets et la gestion des eaux usées – et représentent la part la plus importante de la filière régionale. Comme représenté sur la carte ci-dessous, les entreprises sont principalement concentrées dans deux départements – le Loiret et de l’Indre-et-Loire qui sont aussi les plus peuplés de la région et qui représentent à eux seuls 61 % des effectifs. Enfin, les emplois de la filière économie verte sont particulièrement concentrés, avec 8 établissements comptabilisant 18 % des effectifs, et les établissements de moins de 10 salariés sont de loin les plus nombreux, mais ils n’emploient que 10 % des salariés de la filière (539 salariés).
Les activités périphériques, c’est-à-dire celles des entreprises complémentaires de la filière, représentent toutefois une proportion non négligeable des effectifs. Les 106 établissements concernés emploient en effet 3 540 salariés, ce qui correspond à près de 39 % des emplois de la filière. Il est à noter que depuis une dizaine d’années, les effectifs de l’économie verte régionale stagnent, signe premier d’un secteur ayant atteint une certaine maturité.
10 établissements « coeur de l’environnement » concentrent près du tiers des emplois de la filière
Sur les 148 475 personnes ayant des compétences environnementales, seuls 36 % travaillent dans les secteurs d’activités de l’économie verte et pour l’essentiel dans les éco-activités (protection de l’environnement, gestion des ressources naturelles…). La majorité des personnes exerce donc une profession verte ou verdissante en dehors de l’économie verte. Réciproquement les secteurs d’activités de l’économie verte font appel à des métiers sans compétence environnementale spécifique. 83% des emplois sont occupés par des hommes, contre 51% dans l’ensemble des professions. Les femmes sont un peu plus représentées dans les « métiers plus transversaux », caractérisés par des emplois plus qualifiés.
Des entreprises qui investissent et qui recrutent
Dans le secteur de l’économie verte, les entreprises investissent notamment dans le secteur du traitement des déchets et elles recrutent. En 2021, l’enquête BMO (Besoins en main-d’oeuvre) a faisait état de près de 26 920 projets de recrutement au plan national dans les métiers de l’environnement, dont plus de 1 020 en région Centre-Val de Loire : 930 postes de techniciens et agents de maîtrise de la maintenance et de l’environnement et 90 postes de cadres techniques de la maintenance et de l’environnement.
Pouré répondre aux besoins de main d’oeuvre disponible et qualifiée, la région dispose également d’une offre de formation adaptée à l’évolution des métiers de la filière.
Des acteurs et des outils pour accompagner la transition écologique et énergétique
- La Recherche. Le Centre-Val de Loire dispose d’une compétence relativement forte pour la recherche dans le secteur de l’environnement avec une vingtaine de laboratoires – sur les 200 que compte la région -, qui affichent au moins une thématique « environnement » (air, eau, déchets…) et des centres de recherche très actifs sur les différentes problématiques environnementales. La présence du BRGM, de l’INRAE, du CNRS et des laboratoires des Universités d’Orléans et de Tours atteste aussi de cette richesse. Côté recherche et innovation privées, les entreprises régionales ne sont pas en reste, à l’image d’Antéa Group, société internationale d’ingénierie et de conseil en environnement, qui a initié en 2019 un processus d’augmentation de sa capacité d’innovation avec la création de l’Innovation Hub d’Antea Group à Orléans, siège historique du groupe.
- Les pôles de compétitivité. Le pôle S2E2, spécialisé dans la gestion de l’énergie, soutient les projets de développement en région visant l’optimisation énergétique. De même, le pôle DREAM Eau & Milieux favorise le développement de projets collaboratifs de recherche et développement innovants dans le domaine des écotechnologies relatives à l’eau et ses milieux.
- Des outils territoriaux et dispositifs pour mobiliser tous les acteurs régionaux. Des dispositifs publics qui se sont d’ailleurs multipliés en 2020/2021 dans le cadre des plans de relance européens, nationaux et régionaux.
Les Plans Climat-Air-Energie Territoriaux à mettre en oeuvre par les intercommunalité de plus de 20 000 habitants
La COP Centre-Val de Loire pour accélérer la mobilisation régionale en faveur du climat
De nombreux dispositifs de financement pour accompagner, dans leurs transitions, tous les acteurs du territoire régional
*Métier vert : métier dédié à la protection de l’environnement. Il s’agit de professions « dont la finalité et les compétences mises en oeuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser,corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement ». Les professions vertes s’exercent souvent dans les éco-activités telles que le traitement des eaux usées et des déchets et les énergies renouvelables.
*Métier verdissant : métier « dont la finalité n’est pas environnementale mais qui intègre de nouvelles briques de compétences pour prendre en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale dans le geste métier » : architecte, poseur en isolation thermique, responsable logistique, responsable de centre de loisirs, jardinier… L’exemple du bâtiment est emblématique du verdissement des professions : les professionnels de ce secteur doivent tenir compte de l’évolution des normes et des réglementations, apprendre de nouveaux gestes pour utiliser des matériaux nouveaux ou pour assimiler des nouvelles techniques de travail (isolation, construction…)…
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Votre contact DEV’UP Centre-Val de Loire : Caroline DUCROQ, Responsable du pôle Etudes-Evaluation – Observation, 02 18 69 30 37