L’État va investir 7,2 milliards d’euros dans l’hydrogène d’ici 2030 

Le sujet de l’hydrogène, en tant qu’énergie verte, est longtemps resté dans l’ombre, mais l’urgence de la transition écologique a changé la donne ces dernières années. La présentation par le gouvernement, en septembre 2020, de la Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné en France, assortie d’une enveloppe de 7,2 milliards d’euros, lui a ainsi donné un vrai coup d’accélérateur.Cette dynamique s’est clairement exprimée lors de la 2e édition de la convention Hydrogène au Centre, organisée jeudi 16 septembre à la Cité du Numérique de Châteauroux par le pôle de compétitivité S2e2 spécialisé dans l’énergie, la Région, Châteauroux Métropole et plusieurs partenaires privés et publics. Plus de 150 acteurs de l’hydrogène – chercheurs, porteurs de projets, industriels, collectivités… – étaient présents pour échanger sur les avancées, enjeux et perspectives de la filière.« Comme souvent dans les nouveaux challenges, il y a des périodes d’adaptation et il faut que des pionniers se lancent, a commenté Gil Avérous, président de Châteauroux Métropole et vice-président du département de l’Indre, soulignant que Châteauroux Métropole a pris ses responsabilités en commandant six bus à hydrogène. C’est un projet très ambitieux à l’échelle de notre département. »

L’hydrogène vert, ou décarboné, coûte encore cher à produire, en comparaison de l’hydrogène gris, dont la production à partir d’hydrocarbures génère du CO2. Pour le moment, « l’hydrogène est une bonne action, pas encore une bonne affaire », a résumé Gil Avérous. C’est en massifiant la production que les coûts pourront baisser, avec le soutien des aides publiques pour accompagner les projets industriels et permettre aux collectivités de s’équiper. Les domaines d’application sont nombreux : l’industrie utilise déjà de l’hydrogène gris en grande quantité, et la mobilité est un marché qui présente un vrai potentiel avec des véhicules à hydrogène déjà disponibles ou en cours de développement : vélo, bus, benne à ordure, camion et même des avions.

La première benne à ordures fonctionnant à l’hydrogène en France a été livrée cet été à la communauté de communes Touraine Vallée de l’Indre (37). 

Plusieurs projets sont en cours en Centre-Val de Loire et l’écosystème s’organise, grâce précisément à des événements comme Hydrogène au Centre qui facilitent la mise en réseau des acteurs.« Nous avons dans notre région, parce qu’elle est de taille raisonnable, une agilité pour avancer sur ce sujet », a indiqué Charles Fournier, vice-président de la Région Centre-Val de Loire en charge de la Transition énergétique. Pour cela, la Région a établi une feuille de route qui prévoit notamment un développement de la production sur son territoire, au sein d’écosystèmes locaux. Il serait en effet paradoxal d’acheminer une énergie verte sur une longue distance, au prix d’émissions de CO2 dans l’atmosphère. La filière hydrogène a encore beaucoup de chemin à parcourir, mais elle est désormais en route. 

De nombreux projets de recherche et d’industrialisation sont en cours en Centre-Val de Loire.

En savoir plus sur la filière hydrogène renouvelable en Centre-Val de Loire